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LE BURN OUT : LA DICTATURE DE LA PERFORMANCE

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ORGANISATION DU TRAVAIL, MODES DE MANAGEMENT : IL EST TEMPS DE REMETTRE L’HUMAIN AU CENTRE DU TRAVAIL

La souffrance au travail est une réalité, c’est pourquoi notre syndicat, le SCID, milite pour que le burn-out (épuisement professionnel) soit reconnu comme maladie professionnelle. C’est urgent. Pourquoi ?

Dictature de la performance, pressions, isolement, manque de formation, absence d’équilibre entre vie pro et vie perso, épuisement professionnel (burn out)…
Les salariés souffrent en silence.

Dans un monde du travail déshumanisé, il devient très difficile de tirer la sonnette d’alarme sans paraître faible ou sans être immédiatement soupçonné d’insuffisance professionnelle.

Alors que tirer la sonnette d’alarme est au contraire une attitude extrêmement professionnelle pour dire : STOP on n’y arrive plus, on manque de tel et tel moyen pour faire du bon boulot, notre santé est en danger.

En l’absence de reconnaissance des dysfonctionnements, les salariés perdent le sens du travail.

Le 28 février dernier, Cadreo a publié les résultats de son enquête « Les cadres face au management ».
Il ressort que 73 % d’entre eux appliquent la politique managériale de leur entreprise alors qu’ils sont en désaccord avec ses consignes !

Adapter son comportement à une politique qui ne correspond pas à nos valeurs, qui nous heurte, voilà qui crée un mal-être, voire de la souffrance au travail.

L’enquête met également en exergue le fait que les cadres subissent beaucoup la pression du court terme, qu’ils manquent de moyens et de soutien de la part de leur hiérarchie.

Dans le même temps, ils doivent gérer une accumulation de responsabilités, assorties d’injonctions contradictoires, sans qu’aucune initiative de réaménagement de ces couches ne soit opérée.

La notion d’équipe est dévalorisée, on n’évalue que la performance individuelle.

C’est un non sens ! Personne ne travaille seul, personne ne mène à bien un projet sans la collaboration de toutes les énergies.

Il faut casser cet individualisme qui nous fragilise et nous donne une vision tronquée du travail.

Nous, salariés cadres et non cadres, tentons en permanence de concilier les différentes sphères de notre vie par de multiples et insatisfaisantes concessions sur les temps sociaux et familiaux.

Cette pression constante nuit à notre qualité de vie, impacte nos proches et peut à terme avoir de graves conséquences sur notre santé.

Ce n’est pas acceptable, d’autres organisations sont possibles.

Les grosses entreprises font des bénéfices considérables. Si elles le décident, elles peuvent dégager du budget pour récompenser l’investissement professionnel, recruter des renforts, former et réfléchir à des organisations du travail efficaces et respectueuses des femmes et des hommes.

Pourquoi faut-il reconnaître le burn out comme maladie professionnelle ?
Pour plusieurs raisons :

  • pour que le burn-out soit reconnu comme une « maladie » et non comme une faiblesse,
  • pour changer le regard des personnes atteintes et de leur entourage,
  • pour obliger les entreprises à faire de la prévention, à changer leurs organisations et leurs modes de management.

Concrètement, reconnaître le burn out comme maladie professionnelle fera peser le financement des arrêts maladie sur les employeurs (la branche AT : accident du travail, payée par les patrons), plutôt que sur la branche Maladie de la Sécurité Sociale.

Seule une sanction financière pourra encourager les employeurs à mener de vraies politiques de prévention et à rechercher des organisations du travail plus humaines.


LE SCID : POUR REPLACER L’HUMAIN AU CENTRE DES DECISIONS

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