« L’insurrection est l’accès de fureur de la vérité. »
Victor Hugo, Les Misérables
« Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l’insurrection est pour le peuple le plus sacré et le plus indispensable des devoirs. »
De Robespierre, Lettre à la Convention nationale
« Les citoyens doivent reprendre le pouvoir dans le pays. »
Anonyme en gilet jaune
L’Histoire se répète. De la Révolution française à mai 68, en passant par les Trois Glorieuses, la révolution de 1848 et la Commune, le peuple français a montré qu’il est capable de se soulever contre l’oppression, la tyrannie et les injustices.
C’est ce qui se passe aujourd’hui avec les « gilets jaunes ». Nous assistons et participons à une insurrection du peuple.
Qu’est-ce qu’on est contents ! Depuis le temps qu’on attendait ça ! Un soulèvement d’ampleur, incontrôlable par le pouvoir. La révolte légitime d’un peuple qui s’unit et fraternise contre l’oppression des puissants pour plus de justice sociale.
On va tout de suite évoquer le sujet de la casse, des violences qui passent en boucle dans les médias pour faire peur et diviser l’opinion (on est habitués).
Tabasser à plusieurs un CRS à terre, piller et voler des magasins, c’est aussi inacceptable qu’avilissant pour le mouvement.
Pour le reste… Qui sème la misère, récolte la colère.
Et malheureusement, la colère pacifiquement exprimée n’est pas écoutée. Le gouvernement s’en fout. C’est pas faute d’avoir essayé. Combien de manifs, de pétitions, de rassemblements en tous genres ?
Donc, quelle autre option a le peuple pour vraiment capter l’attention du pouvoir ? Quelle autre option a-t-on pour obtenir des résultats concrets, de véritables changements de politique ?
Et pourquoi les médias ne montrent-ils pas avec autant d’insistance les injustices, la violence arrogante et méprisante qui vient d’en haut ? Celle des puissants qui exploitent le peuple jusqu’à l’asphyxie ?
Les emplois détruits au nom de la compétitivité, la précarité, les bas salaires, l’épuisement de devoir toujours survivre, l’angoisse permanente de ne pas savoir ce qu’on deviendra demain, ce que nos enfants deviendront.
Les souffrances, les familles brisées, les dépressions, les suicides. Des gens qui ne peuvent plus se loger, se nourrir convenablement, éduquer leurs enfants, se soigner.
On ne parle même pas d’avoir des loisirs, de partir en vacances.
En montrant en parallèle la vie paradisiaque des plus riches qui ne cessent de voir leur fortune augmenter et à qui le gouvernement donne encore et toujours plus.
Et les services publics qui agonisent ou disparaissent alors qu’ils servent l’intérêt général. Ce qui creusent encore plus les inégalités et les injustices.
Pourquoi ces médias qui s’émeuvent de quelques tags sur l’Arc de Triomphe ne montrent-ils pas les provocations et la violence démesurée des forces « de l’ordre » contre des civils désarmés ?
Nous, on y était à chaque fois, le 17 novembre, le 24 novembre et le 1er décembre. Et qu’a-t-on vu à chaque fois ? Des manifestants pacifiques qui sont bloqués et qui se font gazer et charger violemment pour rien.
La violence engendre la violence. Ils le savent très bien. Ces provocations sont délibérées.
Pourquoi les médias ne montrent-ils pas les manifestants tabassés, défigurés, mutilés ? Et que dire de cette dame âgée décédée suite à un tir de bombe lacrymo à Marseille… Pourquoi on n’en parle pas en boucle sur BFM ?
Depuis le début de la semaine, des CRS surarmés gazent et tirent au flash-ball sur des lycéens mineurs. Des enfants quoi !
Où va-t-on là ? Est-ce que le gouvernement est prêt à sacrifier des vies pour stopper ce mouvement qui lui fait peur ?
Est-ce qu’il pense sérieusement que cette oppression policière, ces intimidations, ces démonstrations de forces et de violence disproportionnées vont calmer la colère ?
Mais c’est tout le contraire ! C’est une honte de traiter ainsi le peuple qui veut manifester pacifiquement.
C’est irresponsable de provoquer sciemment la violence. Pour s’en servir après contre le peuple.
Nous avons écouté avec attention le discours d’Édouard Philippe hier … Ainsi que les réactions de plusieurs personnes en gilets jaunes. Elles ne sont pas dupes et ne se laissent pas embobiner.
Si le gouvernement a fait un effort sur la forme (Macron a compris qu’il devait la mettre en veilleuse et se faire petit), sur le fond juste des mesures repoussées à plus tard et des concertations dans les territoires. Du vent.
On est très loin des revendications que des « gilets jaunes » ont envoyées aux médias. Lire
Cette réaction du pouvoir est quand-même la preuve que le gouvernement a peur, qu’un vrai rapport de force s’est installé dans le pays. Il ne faut surtout pas lâcher la pression maintenant.
Donc, nous en serons samedi 8 décembre.
Comme depuis le début, nous irons sans drapeaux et sans autocollants, en tant que citoyens révoltés, fiers de ce mouvement insurrectionnel, fraternel et solidaire.
Nous demandons à tous les policiers qui ne veulent plus taper sur le peuple sur les ordres de types qui, en dehors des caméras et des effets de com’, se foutent de leur boulot et de leurs conditions de travail, de se mettre massivement en arrêt maladie.
Nous demandons à tous nos camarades de lutte, quelle que soit leur couleur syndicale, de se joindre à nous. Car tous ensemble, nous les ferons plier. Ce n’est qu’une question de temps et de détermination.
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