Depuis fin 2016, les grands magasins parisiens (BHV, Bon Marché, Galeries Lafayette et Printemps) ont un accord collectif leur permettant d’ouvrir tous les dimanches.
Cela grâce à la loi de Mister Macron & Miss EL KHOMRI.
Des accords qui n’ont pas été signés avec le SCID, vous vous en doutez. Nous sommes résolument et définitivement opposés au travail le dimanche.
Mais le fait est que ces accords existent grâce à la signature d’autres organisations syndicales et autorisent les salariés des grands magasins à travailler le dimanche.
Mais attention ! Ces accords n’autorisent QUE les salariés des grands magasins à travailler les dimanches !
Cela parait évident… mais un gros problème se pose aux patrons.
Car 70% à 80% du personnel sur les surfaces de vente ne sont pas salariés des grands magasins ; ils ou elles sont démonstrateurs ou démonstratrices. C’est-à-dire qu’ils ou elles sont salarié(e)s des marques.
C’est le choix stratégique des patrons des grands magasins qui veulent de moins en moins de salariés. Parce que les salariés, c’est pénible et ça coûte cher. Si on pouvait s’en passer, ce serait tellement plus simple ! Bref, ces stratégies de ressources (in)humaines font que les démonstrateurs (trices) sont ultra majoritaires sur la surface de vente.
Or, la loi Macron est limpide sur le sujet : chaque marque est tenue de négocier un accord majoritaire avec ses organisations syndicales pour fixer les contreparties obligatoires au travail du dimanche de ses salariés.
Sans accord dans leur entreprise, pas de travail le dimanche pour les démos.
La question est la suivante : comment les patrons des grands magasins peuvent-ils ouvrir tous leurs stands les dimanches ? Réponse : il faudrait pour cela qu’ils se soient assurés que TOUTES les marques présentes ont bien négocié un accord fixant les contreparties obligatoires au travail des dimanches…
Et c’est loin d’être le cas. Prenons un exemple concret : la marque Burberry – qui ne dispose pas encore d’un accord sur le travail dominical – a obtenu du Préfet fin 2016 une autorisation pour pouvoir ouvrir ses stands tous les dimanches aux Galeries Lafayette.
L’intersyndicale du CLIC P, dont le SCID fait partie, a attaqué en référé l’autorisation donnée par le préfet pour obtenir la suspension de cet arrêté préfectoral permettant de déroger au repos dominical.
Rebondissement ! Pour ne pas avoir à en découdre avec le juge des référés, le Préfet a décidé le 30 janvier dernier d’abroger son arrêté permettant à Burberry de faire travailler ses salariés le dimanche !
Donc, en l’absence d’accord respectant les conditions prévues par la loi, Burberry et toutes les autres marques ne peuvent pas faire travailler leur personnel le dimanche.
Or, nous disposons de pointages qui montrent qu’aux Galeries Lafayette et au Printemps, des démos travaillent les dimanches alors qu’ils ne sont pas couverts par un accord dans leur boîte…
Dans ce cas, les démos peuvent être considérés comme victimes de marchandage de main d’œuvre et de travail dissimulé. Deux délits relevant du droit pénal.
Partout où il est présent, le SCID mènera l’enquête et saisira l’Inspection du Travail pour faire constater les illégalités. Les patrons sont prévenus.
Le SCID : pour replacer l’humain au centre des décisions