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Dialogue social glacial chez Picard

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Comme beaucoup de boîtes en ce moment, Picard Surgelés prépare les élections des futurs représentants du personnel.

Des réunions ont donc lieu avec les organisations syndicales pour en négocier les modalités. Et comme dans à peu près toutes les boîtes, le truc est bien rodé. Ça se passe tranquille.

Les organisations syndicales de l’entreprise sont officiellement invitées et gentiment disposées autour de la table, la direction a préparé son petit projet d’accord sans rien dedans, à part le minimum légal, la routine.

Alors comme chez Lidl (voir notre article), on a déboulé sans prévenir et sans avoir été invités.

Premier barrage à l’accueil, demande de pièce d’identité. On nous met dans un coin car :« la salle n’est pas libre, la première réunion n’est pas finie ».

Ah bon. On était pourtant le matin (10h).

Donc chez Picard, on fait d’abord une réunion avec certaines organisations syndicales et après on fait rentrer les autres. Un peu froid comme accueil. Bref….

On poireaute comme ça un bon moment et, plusieurs fois, une jeune RH au sourire crispé vient nous demander qui on est et retourne dans la salle.

Manifestement, ça s’agite beaucoup, mais qui sont-ils, qu’est-ce qu’ils font ici ?

C’est fou l’effet qu’on fait quand on arrive quelque part…

Quand on finit par rentrer, on prend la température. L’accueil est plutôt GLACIAL ! Normal, on est chez Picard, non ?


Pour préserver l’anonymat des personnes, les prénoms ont été changés :

Ghislaine de FO : «Bon on s’est renseignés auprès de notre avocat, vous n’avez rien à faire ici, au revoir.»

René de la CGT : «Nous aussi on a eu notre avocat, qui nous a dit la même chose.»
Nous : «Bonjour camarades ! On vous a mal renseignés, votre avocat se trompe, rappelez le…»


On ne sait pas pourquoi, ça les a énervés. Bon au moins, ça a réchauffé l’atmosphère.

Les autres, la CFTC , la CFDT, la CFE CGC ne comprenaient pas ce qu’on foutait là…

Bien sagement assis, ils nous ont demandé pourquoi nous étions là et quel était « notre objectif » !

Nous : « Bah camarades, comme vous on est là pour les élections, nous voulons faire bouger les choses, révolutionner un peu le syndicalisme, remettre du rapport de force toussa… »

Incrédule, l’un d’entre eux a fini par rappeler son avocat, a mis le haut-parleur bien fort et oh surprise, il s’avère que nous pouvions participer à cette réunion.

Ah… Zut… Zut… La CGT n’avait pas donné les bonnes informations à l’avocat… Il s’était trompé de type de négo.

Bon ça arrive, faut pas se tromper de combat, n’est-ce pas ? Nous, on leur en veut pas du tout à la CGT. Nous leur avons juste rappelé que nous étions censés être dans le même camp.

Bref. Cela étant réglé, la direction, deux jeunes filles un peu dépassées par les événements, improvisent :


LA DIRECTION : «Euh nous on va se renseigner pour savoir si vous pouvez être là ou pas… Vous avez un mandat, des statuts ?»

Toujours la même rengaine.

NOUS : «Oui évidemment qu’on en a, quelle question ! Mais alors vous aussi vous avez des mandats pour négocier, on peut les voir ?»


Étonnement sincère, elles ne sont pas habituées.

En attendant qu’elles réfléchissent à la question, on s’installe et on sort nos gilets jaunes on les pose sur la table…

Hou la la la sentiment de déjà vu !

La direction nous demande de les retirer, on refuse, bla bla bla, elle finit par comprendre qu’on ne les retirera pas, la négo démarre.

Mais là un autre problème se pose, il était déjà 12h30. 2 heures que nous étions là…

Pour nous, hors de question de commencer une réunion à 12h30. Nous avons proposé de faire une pause déjeuner et de revenir l’après midi.

La direction avait justement prévu que la réunion s’arrête à 12h 30, du coup la réunion a été reportée.

Ça c’était la 1ère réunion.


Quand on arrive pour la 2ème, l’accueil n’est plus glacial, il est POLAIRE :

  • Un comité de direction renforcé de 4 personnes,
  • un vigile,
  • une sténo pour enregistrer intégralement la réunion,
  • et un huissier de justice… si si si.

Mazette. Tout ça pour nous… Ils en ont fait des frais, chez Picard, pour nous accueillir. Bon on s’installe tranquillement.

Par contre, les méthodes sournoises, on n’aime pas.

L’enregistreur planqué sur la table qui tourne déjà avant le début de la réunion et sans que personne n’ait été prévenu, NON. Donc on le prend et on l’arrête.


La GRANDE DRH venue spécialement en renfort en fait tout un flan, réclame encore nos mandats (ça va être son obsession tout au long des 3 réunions), essaie de nous manipuler, exploite toutes les facettes de la langue de bois managériale et n’a manifestement aucun mandat pour négocier quoi que ce soit. C’est non à tout.

Une belle démonstration de mépris et d’absence totale de culture du dialogue social. Tel que nous l’entendons, nous.

La direction est tranquille, ne négocie rien, les organisations syndicales en place sont complétement atones. Aucun rapport de force.

En fait chez Picard, c’est comme dans les magasins, le dialogue social est gelé.

Pourtant, l’entreprise a les moyens avec un chiffre d’affaires de plus de 1,4 milliard d’euros en 2018.

Allez un petit dernier pour la route :


NOUS : « Pourriez nous s’il vous plaît nous indiquer combien de magasins Picard sont implantés en France ? Cette information est cruciale puisque nous allons rentrer en campagne électorale sur la France entière. »

LA DIRECTION : « Oui bien sûr, vous n’avez qu’à aller sur Picard.fr, tout y est. »

On rêve. La direction ne se donne même pas la peine de remettre aux organisations les informations élémentaires nécessaires à une négociation loyale.

Bon là on a compris qu’il y avait du boulot…


Il est temps de changer tout ça et de rétablir de vrais contre-pouvoirs chez Picard.

Nous pensons qu’il es nécessaire de défendre l’intérêt général des salariés et revendiquer de nouveaux droits.

C’est bientôt les élections, c’est le moment ! Sinon, il ne va rien se passer pendant les 4 prochaines années.

Les élections professionnelles ont lieu en mai prochain chez Picard et nous cherchons des candidats qui partagent nos valeurs et nos convictions, dans toute la France.

Si vous êtes salarié(e) chez Picard, employé(e), cadre ou agent de maîtrise, que vous lisez cet article et que vous voulez faire changer les choses, appelez-nous !

01 53 43 94 55 / 07 81 27 13 68.

Le SCID : pour remettre l’humain au centre des décisions

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