VAGUE DE DÉPARTS DE LA CFDT
DANS LES HAUTS-DE-FRANCE
Plusieurs centaines d’adhérents du syndicat des services et commerces Artois Douaisis ont décidé de quitter la CFDT pour rejoindre notre syndicat, le SCID.
SCID : Syndicat Commerce Indépendant Démocratique
Depuis 20 ans, Sabine était la secrétaire générale du syndicat des Services et Commerces Artois Douaisis.
Juriste et docteur en psychologie, elle n’est pas le genre de femme à se laisser mener par le bout du nez. Issue d’une famille de mineurs engagés à la CGT, Sabine a toujours baigné dans le syndicalisme.
Sabine : « Comme souvent, ce n’est pas une question d’étiquette, mais de rencontres. Il se trouve que j’avais des collègues très combatives à l’époque où je travaillais chez Métro, elles étaient à la CFDT. Voilà pourquoi j’ai adhéré. »
Bah oui, les militants de la base n’ont souvent rien à voir avec les bureaucrates d’en haut… On est bien placés pour le savoir, nous aussi on vient de la CFDT !
Sabine : « Houleuses ! Il n’y a aucune autonomie à la CFDT, ce sont les structures qui donnent les ordres. Tu ne peux prendre aucune initiative, tout est verrouillé.
Tu veux louer un local ? Il vaut mieux pour toi passer par les structures CFDT…
Tu dois saisir le tribunal en urgence ? Tu dois demander une autorisation.
Alors tu attends et on te dit oui… ou non, à la tête du client. Donc tu perds un temps précieux et, pendant ce temps-là, les salariés sont dans la merde.
Tu dois faire les formations à la CFDT, tu dois prendre les avocats de la CFDT, tu te tapes les réunions, les congrès qui ne servent à rien et où personne ne l’ouvre.
Tout ce qui intéresse la CFDT, c’est que tu ramènes la représentativité et des cotisations. Tout ce qui intéresse la CFDT, c’est l’argent, pas les gens. »
CFDT : Confédération Fasciste Dictatoriale et Autoritaire ?
Sabine, elle, veut être libre et refuse d’agir par intérêt.
Elle-même n’a jamais reçu d’argent de la CFDT, elle a toujours été bénévole et tient à le rester. Comment fait-elle ? Sabine a eu un accident de moto en 2000, elle est aujourd’hui en fauteuil roulant et touche une rente.
Bon, nous on pense que tout travail mérite salaire. Le bénévolat, c’est le rêve du grand patronat. Alors on a bien essayé de la persuader d’être salariée, mais non, rien à faire.
Sabine : « Faire du syndicalisme pour moi est un acte sincère, désintéressé. On n’est pas là pour faire de l’argent. En plus, être bénévole me permet de rester libre. Je suis disponible pour les salariés de 7H30 du matin jusqu’au soir parce que je le décide et que je suis passionnée par ce que je fais. »
Avec un tel tempérament, c’était chaud à la CFDT !
Car dans la centrale de Laurent Berger, ceux qui expriment leurs désaccords subissent toutes sortes de représailles. D’abord des sous-entendus, des intimidations subtiles. Ensuite des menaces, du chantage au mandat, du harcèlement. Puis carrément des sanctions : confiscation de sous et de matériel, blocage des comptes, mise sous tutelle, calomnies… Pire qu’un employeur.
Tout comme nous, Sabine et son équipe de rebelles n’acceptent pas la dictature et ce mode de management par la terreur.
Sabine : « Parce qu’il y a urgence. Nos acquis sociaux s’effondrent. Nous devons sauver le syndicalisme tel que je le conçois et nos adhérents. Si on laisse faire, la CFDT détruira tout ce qu’on a construit, sans se préoccuper des adhérents, c’est une certitude. On fait du syndicalisme pour aider les gens, pour leur trouver des solutions. Pas pour recevoir comme mot d’ordre « faire du développement », ce qui revient simplement à dire : ramener toujours plus de cotisations. »
Sabine : « Parce que d’abord, et à travers votre action, on vous connait. Vous étiez à la CFDT, on a suivi les combats que vous avez menés à l’intérieur, puis à l’extérieur. Ensuite, on sait comment vous travaillez, on connait votre façon de faire du syndicalisme. Vous n’êtes pas dans l’opposition de principe, vous dialoguez mais sans compromission. Et vous savez taper quand il faut. »
Oui, on tape. Au sens figuré bien sûr. Enfin, pour le moment.
C’est que nous avons une image très noble du syndicalisme. On pense qu’il y a un rôle clé à jouer. D’où la nécessité absolue de tout changer. Sabine est totalement en phase avec nous là-dessus.
Sabine : « Aujourd’hui, c’est très dur de faire du syndicalisme. Il y a beaucoup de corruptions. Beaucoup de gens qui défendent avant tout leurs intérêts et leur petit confort personnel. Il faut le dire et tout remettre à plat, repartir de zéro. Il y a trop d’argent dans tout ça. »
Sabine : « Oui, c’est une question de confiance. On connait nos adhérents, tous chacun personnellement. On les a accompagnés sans aucun intérêt pécuniaire. Ils nous connaissent, ils savent qu’on sera toujours là pour eux. D’ailleurs ça se voit au niveau des élections en entreprise. Chez GSF Stella à Lens (entreprise de nettoyage), le SCID vient d’être élu 2ème organisation syndicale, éradiquant au passage complètement la CFDT qui n’est plus représentative. »
Bravo ! On est vraiment contents et fiers d’accueillir une équipe d’irréductibles Ch’ti du Nord.
On va pouvoir faire du beau syndicalisme ensemble. Patrons du Nord, tremblez !
Et, avec nos camarades, on ira souvent manger des frites. Parce que, faut quand-même le dire, ce sont les meilleures du monde.
SCID HAUTS-DE-FRANCE
303 place de la République 62750 Loos-en-Gohelle
Tous les jours du lundi au vendredi
Téléphone pour prise de rendez-vous : 03 21 14 62 15
Le SCID : pour replacer les frites l’humain au centre des décisions