La guerre des multinationales
Une multinationale est une entreprise implantée dans plusieurs pays grâce aux filiales dont elle détient tout ou partie du capital. Les 5 plus grosses multinationales françaises sont : Total, Axa, BNP Paribas, la Société Générale et le groupe Carrefour. « Classement publié en 2016 »
Avec l’élection de Macron, les multinationales ont officiellement pris le pouvoir. Vous nous direz, ça fait un moment que les politiques sont à leur service. Oui, mais là elles vont frapper plus vite, plus fort.
Elles sont au gouvernement, elles siègent à l’Assemblée Nationale. Ils ont appelé ça faire rentrer la société civile dans le monde politique. Avoir des gens qui ont connu le monde du travail, qui ont mouillé la chemise.
Naturellement, ce ne sont pas des ouvriers ou des smicards qui ont été choisis pour nous représenter. Ce sont très majoritairement des patrons, des professions libérales. Des gens « qui vont bien » et qui ont une certaine idée du monde du travail et de comment il doit fonctionner. Des lobbyistes en fait, qui sont là pour défendre les intérêts privés des puissantes multinationales. Ils ne sont pas là pour l’intérêt général et collectif ou pour veiller à la protection de l’environnement… Nooon.
Ils ont été placés directement au pouvoir pour « transformer » la société :
Sous couvert de lutte contre le chômage de masse et de réduction de la dette, les diverses réformes Macron ont bien pour objectif de transformer notre société. Et tout y passe : le monde du travail, la fiscalité, le logement, la protection sociale, les régimes spéciaux de retraite, l’assurance chômage…
Le mot « transformer » est important car cela veut dire « changer la nature de ». Au lieu d’avoir des lois protectrices de l’intérêt général, on aura des lois au service des intérêts privés des multinationales. Au lieu d’avoir des droits collectifs garantis, on aura des droits individuels qui fragiliseront les individus et créeront toujours plus d’inégalités.
Exemple : dorénavant ce sont les patrons qui, dans chaque entreprise ou dans chaque branche professionnelle, définiront les conditions d’emploi et de travail des salariés. Finies les protections collectives garanties par la loi.
On vous dit que tout ça sera négocié avec les partenaires sociaux.
Qu’il faut faire confiance au dialogue social. Foutaise. Allez donc voir comment se passent les négos en entreprise ou même en branche. Nous on connait, on en a fait : la marge de manœuvre des organisations syndicales est faible, voire inexistante.
C’est un peu comme les ordonnances à l’Assemblée Nationale. Les opposants sont juste là pour faire joli, pour faire démocratique. Mais en réalité, tout est plié d’avance. Tout est verrouillé.
C’est dans ce contexte que France 2 a diffusé l’émission d’Elise Lucet « Cash Investigation » mardi 26 septembre. Emission intitulée : Travail, ton univers impitoyable. On y entend, notamment, un manager harcelant un salarié chez Lidl. C’est violent : https://youtu.be/uSotchlOz5g
- On y voit des conditions de travail totalement déshumanisées, des salariés pressurisés, soumis à des objectifs et des cadences infernales.
- On y voit des salariés dont le corps et le mental sont brisés par le travail.
- On y voit des salariés licenciés pour un rien, pour un accident du travail, pour une minute de retard.
- On y voit des salariés traités comme de la merde.
Vous trouvez que le terme est violent, vulgaire ? C’est le monde du travail qui est devenu ultra violent. Ce sont les méthodes de ces gros patrons à la cupidité insatiable qui sont vulgaires, indignes. « C’est la guerre. » C’est la lutte des classes. Warren Buffett, pendant un temps l’homme le plus riche du monde, l’a dit sur CNN en 2005 : « Il y a une guerre des classes, c’est un fait. Mais c’est ma classe, la classe des riches, qui mène cette guerre et qui est en train de la gagner. »
Dans l’émission « Cash investigation » Elise Lucet et son équipe ont fait un vrai boulot de journalistes. Elles ont aussi fait le boulot que de devraient faire les syndicats !!!
Parce que tout ce que Cash Investigation a montré, nous on connait ça depuis 20 ans et malheureusement rien n’a bougé dans les commerces ! Ça fait des années que ça dure. Ça fait des années qu’on jette les salariés comme des mouchoirs usagés, ça fait des années que des méthodes déshumanisantes comme la commande vocale existe dans la grande distribution. Chez Carrefour, par exemple.
Alors pourquoi les grosses confédérations syndicales, qui sont implantées dans ces boîtes, qui ont des moyens humains et financiers considérables, pourquoi ne font-elles pas la révolution là-dedans ?
Elles sont riches à millions, des centaines de millions. Qu’est-ce qu’elles en font, de ces millions ?
Très en colère (comme souvent), nous avions posé la question au bras armé de Laurent Berger (secrétaire confédéral CFDT) : « les 300 millions d’euros de réserve déclarés par la CFDT, mais à quoi sert tout cet argent alors que les militants sont en galère ? »
Nous attendons toujours une réponse…
Voilà, les multinationales sont tranquilles. En étant au pouvoir, en faisant et défaisant les lois, elles achètent le silence des dirigeants des grosses organisations syndicales. Qui eux-mêmes s’arrangent pour museler et tenir leurs troupes.
C’est une des raisons pour laquelle nous avons décidé de rester indépendants. Et on va tout faire pour s’y implanter, nous, dans ces boîtes. Nos adhérents, nos militants savent bien que tous les sous du SCID (uniquement des cotisations des adhérents) sont consacrés à leur défense. A la défense des droits individuels et collectifs des salariés.
On est prêts à partir en guerre, nous. Les patrons le savent. Ils nous connaissent, si si. Et c’est pourquoi nous subissons une féroce discrimination syndicale. Les gros patrons font TOUT pour nous empêcher de rentrer ou, quand on y est déjà, pour nous faire sortir. Ils ne se rendent pas compte à quel point la colère gronde chez les salariés, et chez certains militants, des autres organisations syndicales, qui nous rejoignent.
La résistance s’organise. Elle doit s’amplifier et être créative, trouver des moyens alternatifs de lutte. Car lorsque les ordonnances rentreront en application, ce sera encore pire qu’aujourd’hui.
La semaine prochaine, nous vous parlerons du groupe Carrefour, 5ème plus grande multinationale de France, 6ème groupe de distribution dans le monde. Nous vous raconterons les conditions de travail et les méthodes employées par les patrons contre nous, le SCID.
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